Attardons-nous d’abord sur le titre « Murder in Rio ». Une flûte toute droit sortie de « Prélude à l’après-midi d’un faune » de Debussy côtoie des gros sons de synthés analogiques et une guitare Grestch (tenue par J.P d’Autour de Lucie). Le tout, comme son nom l’indique, donne la parfaite B.O d’un film d’espionnage exotique. C’est dans cette combinaison d’éléments en apparence contradictoires que réside l’intérêt du travail de Mr Neveux. Il bricole, expérimente, s’amuse…Tous les morceaux n’ont pas la qualité de ce « Murder in Rio », cet album, sinon, serait estampillé « chef d’oeuvre ». Il demeure néanmoins un bon album. On a souvent l’impression que Mr Neveux succombe au syndrome du « à la manière de… ». Le Hip Hop « Munky Racing » creuse le même sillon que Fat Boy Slim ; « Lullaby » utilise des sons réservés jusque là à Archive. « The Lesson » ajoute flûte et guitare au « Bang on » de Propellerheads. « Noisy Mrr » aurait pu apparaître sur l’album d’Unkle pour cette même fascination des années 80. Quant à « Réversibilité »(sur un poème de Baudelaire)il fait dans le trip hop classique… plus proche de Louise Vertigo que de Portishead. Il est parfois dur de se détacher de ses références…On pourra préférer d’autres titres, moins facilement identifiables. « Tokyo Playground » ou « Sean’tune » révèle une personnalité plus touchante, plus en demi-teintes et donc plus intéressante.