Les Espagnols de Camping revendiquent d'entrée leurs influences post-rock avec American good au titre pour le moins signifiant. Pour Camping, le saint-graal vient encore plus de Windsor for the Derby que des incontournables Mogwai (plutôt période Rock Action). Rien de nouveau sous le soleil madrilène ? Pas si sûr…D'ores et déjà, on peut mettre à l'actif de Camping une alchimie post-rock parfaitement maîtrisée qui arrive à nous toucher une nouvelle fois, encore et encore par la beauté des guitares et les structures en montagne russe. Mais Camping s'approprie petit à petit un genre désormais formaté. Une voix rare mais intensément touchante (Self Starter, qui se mue même, sur Ex-convict husband, en déclamation poétique comme Jim Morrison sur American Prayer (sauf que Camping a la bonne idée de passer vite à autre chose avant de devenir lénifiant). Des choix sonores d'électroniques issus tout droit du krautrock rendent "moins cousu de fil blanc" la musique. Et puis, sur la fin, Camping se lâche : un titre post-punk du meilleur effet qui rend plus spontanée la démarche du groupe (David Bowie's eyes) et un autre violent, heurtée sur une rythmique tribale et des claviers new wave (I hate the summer). Dancing days est donc la rencontre de ses trois états d'esprit : réfléchi, expérimental et sauvage. Malgré son nom, Camping est tout sauf un groupe pépère