La French Touch peut-elle revenir à son firmament ? Plus qu'une mode, l'heure est aujourd'hui aux individualités. Et à l'instar d'Agoria, Seb Fouble et Eric Guillanton est une paire qui connaît la musique et sait se faire entendre. Des projets à identités multiples (Joe Zas & co, Astroglide, Henry goes dirty) pour en arriver aujourd'hui à Remote. Le duo aime les sons synthétiques et le minimalisme d'une boucle qui n'en finit pas de tourner. Pourtant, en y écoutant de plus près, la musique de Remote devient plus personnelle qu'une écoute hâtive le laisserait supposer.
Trop sexy pour évoquer le son de Detroit, trop disco pour n'en faire que des suiveurs de Carpenter, trop moderne pour rappeler la synthé pop 80's, trop acid pour les assimiler à la French Touch de Daft Punk et aussi trop dérangeant pour n'en faire qu'une musique de dancefloor. Des sons distordus (on n'en est pas encore au son Warp) et surtout une voix parlée gutturale - pendant synthétique du sardonique Vincent Price, jette un climat horrifique sur une musique de paillettes et de boule à facettes. Le coeur bat mais pas seulement à cause des BPM. Cela ne suffit pas à faire un must mais cela suffit déjà à faire un vrai artiste.