Alors, pour commencer, si tu es un néophyte en matière de rap, l'intro qui va suivre va te sembler aussi laborieuse que les premiers épisodes de Game of Thrones. Il y aura pas mal de nom qui au final n'ont que peu de rapports avec l'album de Nakk mais on s'en fout, c'est une intro.
L'album est donc sorti il y a peu, le 26 février 2016 en même temps que ceux de Brav, Kool Shen, Kamnouze, Droogz Brigade et Jazzy Bazz. Ce fût une grande date un peu à l'image du 4 décembre avec les sorties des projets de Rohff, Booba, Jul et Nekfeu (les groupies s'étaient données à cœur joie ce jour-là). Bon OK, beaucoup sont passés outre cette date comparé à celle cité plus haut mais tout amateur de rap était (je l'espère) au rendez-vous. Pour l'occasion, on peut noter la très bonne initiative de Brav et Din records d'avoir invité Jazzy Bazz, Nakk et Kamnouze le temps d'un morceau inédit et de très haut niveau (si Kool Shen manque à l'appel, c'est malheureusement du à un manque de temps). Voilà, au final, je pense avoir abusé sur la comparaison avec Game of Thrones mais elle est cool donc je la garde.
Revenons donc à nos moutons. Nous sommes là pour le dernier projet de Nakk : 15 morceaux dont 5 sortis avant l'album et 2 remix. Je pense que beaucoup ont eu peur avec le premier extrait à être sorti. Effectivement, Nakk parle de femmes et de rupture, ce qui n'est clairement pas assez street pour les puristes. En plus, il y a une femme en maillot de bain dans le clip (tourné en Indonésie), ça change d'"une chanson triste" hein, mon con! Au final, je place le morceau juste au dessus de la moyenne mais saluons tout de même la prise de risque. Le reste de l'album va du plus que moyen à l’excellentissime. Je pense qu'à part "cosmos", j'ai tout aimé. J'aurais juste voulu en plus, un morceau bien patate de la trempe de "les cinq fantastiques. Niveau lyrical, Nakk n'a pas perdu sa plume. Le gars est en forme et le prouve tout le long de l'album. Les punchlines pleuvent, parfois juste pour la forme mais fort heureusement, le plus souvent pour le fond "esquiver la prison, ça relève à du miracle ou du Chirac" - astral. Je n'ai rien contre les puchlines pour la forme mais quand Nakk en utilise, ça n'a souvent aucun rapport avec le morceau...
Ce qui faisait défaut à Nakk au début de sa carrière était les instrus. Elles étaient en effet bien fades et manquaient de profondeur et de professionnalisme. Heureusement, depuis son grand retour en 2010, il a commencé à bien s'entourer de côté-là. Mention spéciale à Sidrec qui signe LA prod de l'album avec "astral". Comme le titre le laisse présager, tu risques de planer. Pari réussi. Sonar aussi a signé une très bonne prod avec "mama". De plus, sa brutalité tranche complètement avec les lyrics touchants de Nakk. Au final, même si certaines prods sont assez banales, aucune n'est à jeter. En 2006, pour la sortie de "street minimum", c'était plutôt tout le contraire.
Et ce n'est pas qu'au niveau des producteurs que Nakk a bien su s'entourer, en effet, les différents invités ont tous fait le taf comme il se doit. D'ailleurs, si Lino avait pris pour son album, les mêmes producteurs que pour celui-ci, il aurait signé un album de malade. Ici, il prouve avec Nakk, qu'il est loin d'être mort musicalement. Lino sur une bonne prod, ça tue quoi. Son flow glisse tout seul et on en vient à regretter qu'il n'ait qu'un seul couplet. Le remix de Kurt Cobain est également une franche réussite avec Dixon et Joe Lucazz lui-même, rien que ça. Nekfeu et Mac Tyer viennent clôturer la liste des invités avec le remix d'"Altitude".
Nakk a toujours été très fort pour les story-telling, en témoigne les différents "surnakkurel" ou encore "la bête". Il a une facilité déconcertante à raconter des histoires et il le prouve une énième fois avec cette fois le morceau "Elodie". Il y conte l'histoire d'une fille subissant des attouchements venant de son beau-père. Durant tout le morceau, on ressent vraiment la tristesse, le désespoir mais également l'envie d'avoir une autre vie, comme il est dit dans le refrain, elle rêve de s'"envoler" et de "devenir quelqu'un d'autre". Au final, ça peut paraître très con et je pense qu'un autre rappeur se serait planté mais Nakk a su trouver les mots juste et au final, ça en fait un des meilleurs morceaux de l'album. Sur le podium, je rajouterais également "ne me juge pas" parce que la prod est vénere et parce que Lino, bordel!!! Le meilleur morceau reste tout de même "le temps d'une vie". La prod est trop fraîche, Sonar a une fois de plus fait une merveille. Nakk y signe un morceau qui te prend aux tripes et qui ne peut que te donner envie de t'évader. Tout y est parfaitement calculé, la mélodie entêtante, le refrain, le flow. Il prouve une fois de plus qu'il est un génie quoi.
Si tu ne l'as pas encore compris, cet album est le meilleur de ce début d'année. De mon point de vue, je trouve qu'au final, les autres qui avaient leur album dans les bacs, le 26 février se sont tous loupés. Nakk, lui, s'en sort, la tête haute. Donc longue vie à lui et qu'il puisse encore nous gratifier d'albums de cette qualité.
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