Dead Son Rising
7.1
Dead Son Rising

Album de Gary Numan (2011)

Le vétéran Gary Numan est passé du stade de précurseur à celui de suiveur. Dead Son Rising reste néanmoins un bon album de rock indus.


Que faire de nouveau quand on a sorti 20 albums studio et que sa carrière a débuté en 1978 ? Gary Numan peut se targuer d'avoir influencé tous les artistes ou groupes qui font du rock avec des claviers depuis les années 80. Electro-pop, synthé pop, new wave, l'Anglais fait partie des précurseurs dans tous ces domaines. Au milieu des années 90, Numan avait durci le ton proposant des climats plus indus et Dead Son Rising ne déroge pas à la règle.


Faisant suite à Jagged Edge, ce nouvel opus est, comme le précédent, co-produit et co-écrit , avec Abe Fenton. Dead Son Rising est en fait une série de morceaux laissés sur le chemin ces dernières années et finalement ré-enregistrés pour l'occasion. Gary Numan s'amuse d'ailleurs à proposer deux versions de For the Rest of my life et de Not the love we dream of., A l'image de ces deux morceaux, l'Anglais explore les deux faces d'une même pièce : d'un côté un rock indus, attaquant, agressif ; de l'autre une version autrement plus planante où un piano minéral entouré de claviers brumeux devient l'instrument clef de la musique.


Or, dans ces deux directions, Gary Numan évoque encore et toujours Nine Inch Nails : comme un retour de bâton, lui qui a influencé Trent Reznor se retrouve désormais totalement influencé par lui. Le fait n'est pas nouveau, cela fait quelques années que cela dure et Dead Son Rising a vraiment un côté The Fragile. L'album de Numan est donc peuplé de titres aux programmations torturées, sons distordus,, claviers métalliques, et aux guitares sombres : sur Big Noise Transmission, When the sky bleeds, he will come, et The Fall, les refrains n'en sont pas moins fédérateurs (un efficacité que l'on retrouvait par exemple chez Filter). D'un point de vue sonore, Dead Son Rising ne manque pas de force, on s'en aperçoit dès l'ouverture et un Resurrection comme une lever vers le mur du son. Mais l'album ne joue pas que sur ce terrain. Pas exactement en tout cas. Effectivement, il y a les morceaux impressionnistes et évanescents (outre les morceaux cités, il y a aussi le réussi, Into Battle qui fait penser à Someting I can never have de... NIN). Derrière son climat lourd et orageux, la ballade Dead Son Rising, , est plutôt réussie.


Pas révolutionnaire donc, sous (trop) haute influence mais plutôt bien troussé, maîtrisé et efficace. Ce qui n'est déjà pas si mal pour un vieux briscard de 53 ans.

denizor
6
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le 1 juil. 2012

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