chronique écrite en 2008...
Il n’est pas très étonnant que Mélatonine cite Slint comme référence première. Le groupe Américain représente le post-rock d’avant le post-rock, au moment où le terme n’avait pas été inventé, ce terme qui justement ne plait définitivement pas à Mélatonine. Le trio Messin revendique à faire du rock instrumental et ce deuxième album, plus direct et plus brut que le précédent, Les Environnements principaux, enfonce le clou sur une démarche simplifiée. Mélatonine a toujours donné dans le titre de 3’, comme une montée abrasive, pouvant être carrément musclé (180.000 terminaisons nerveuses, plus hardcore). Le trio a mis un peu de côté – au sens propre - ses apports électroniques, Nicolas le bassiste épanouissant cette partie de sa créativité musicale dans
Zero degrés et Mathieu dans King Kong was a Cat. Pourtant, sans doute grâce au travail de metteur en son de Gilles Deles, certaines parties musicales pourront donner le change en matière de texture (E.LE.V.E.N., la fin franchement abstraite de l’album). Le groupe de toutes les manières - et c’est là tout son art - alterne court circuits électriques (où s’il y avait du chant, cela ressemblerait à de Shellac) avec des long circuits où le groupe emprunte les montagnes russes (Janvier 00.00 ou le finalement bien nommé Rock prog’s). Le groupe arrive surtout à retranscrire sur disque ce qu’il dégage sur scène. C’était son challenge de départ et c’est réussi.
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