chronique écrite en 2006
Avec son nom tout droit sorti d’une vieille émission de Denise Glazer et un design de disque renvoyant à un vinyle, Discorama cultive un petit coté désuet. Au final, son auteur apparaîtra moins comme un indécrottable nostalgique que comme un compilateur un peu boulimique. Le chanteur n’a pas les deux pieds dans le même soulier, on aurait pu sans douter...Vous aimez Vincent Delerm (Pavillon sous bois) ? Albin de la Simone (L’abcd) ? William Sheller (Les amis de tes amis) ? Gainsbourg période reggae (stupide) ? Renan Luce (Dans ma tête) ? Benjamin Biolay (le fils de ma mère, visage pale, Morrisson hotel…les meilleurs morceaux de l’album) ? Alors écoutez Bertrand Soulier…
Son Discorama vous permettra d’avoir un panaché de différentes façons de faire de la chanson française en un seul disque…Economie à la clef ! La personnalité de Soulier serait-elle d'avoir la faculté d'être schizophrène ? On préfère bien sûr quand il convoque l’esprit du grand Serge – à l’instar de Benjamin Biolay – que quand il semble singer le pathos de Patrick Bruel (Robot et con à la fois). Peut-être Soulier veut peut-être nous prouver qu’il y a aussi de la musicalité et des motifs de satisfaction dans la variété la plus populaire. On serait presque tenter de le croire car le bonhomme chiade ses arrangements et marque ainsi des points. Pour son malheur, il pousse le bouchon un peu loin et notre seuil de tolérance a des limites.