L'Espagne est peut-être le pays le plus touché par la gangrène des artistes issues de la Télé-Réalité. Peut-être est-ce pour cela que ce pays ne nous a jamais autant proposé de groupes intéressants et de musique personnelles ? Comme une résistance active face à la Dictature audiovisuelle et commerciale. Mus participe à ce front sans tapages mais avec leur talent clair-obscur. Et ce n'est pas pour rien que le duo Asturien évoque le traumatisme de la guerre d'Espagne ou reprend deux ballades traditionnelles de leur région (Dexame pasar et sola). Chez Mus, tout part de leur chère région (le chant est même en patois local, comme un défi supplémentaire à la Mondialisation) mais au final touche la planète entière. Comme un autre duo, Mazzy Star, auquel nos deux Espagnols feront immanquablement penser. Même douceur sans niaiserie, même mélancolie sans apitoiement. Monica Vacas, de sa voix cotonneuse, déroule un monde propre au recueillement. Elle sautille gaiement au son d'un piano (A la fonte cada mañana), les guitares tintent et se répondent en échos, le temps est suspendu en parenthèse enchanté. Après El naval, Mus continue d'allumer dans un monde de brutes, une bougie frêle mais impossible à éteindre. Comme son nom l'indique : une Lumière Divine !