Avec Diving with Andy, difficile d’en croire ses oreilles. Oui, nous sommes bel et bien en présence d’un groupe français (et non de la toute nouvelle sensation made in USA) ; d’un premier album (et non celui d’un groupe en pleine maturité) enregistré avec une économie de pistes (et non avec des moyens à profusion). Dans ces dispositions modestes, le premier album éponyme de Diving with Andy est encore plus impressionnant : le trio (Juliette, Julien et Remy) fera changer d’avis les plus sceptiques et affirme fièrement que notre pop hexagonale est désormais au top. Orchestré et de quelle manière, ce premier album trouve là un écrin classieux avec des arrangements de cordes qui rappelleront aussi bien la noirceur de Manon de Serge Gainsbourg (la seule contribution d’un artiste francophone à un album si anglophile) que les envolées orchestrales de Will Malone. Diving with Andy aime travailler à l’ancienne avec des vieux claviers, un vibraphone, une flûte traversière…dans une filiation directe de la pop des années 60.
Mais derrière cette façade impeccable et ses titres évidents (Manderlay entre Beatles et Keren Ann) , transparaient des nuances qui s’affichent un peu plus après chaque écoute et qui donnent sa vraie humanité à la musique. Le genre de mélange qui peut réconcilier le grand public et des amateurs plus pointus. Certains morceaux sont à la fois bucoliques et très sombres. Des accords jazzs (Where does it lead, Balancing my head), un titre à la double sauce Bastringue et Tamla Motown (Wishing I could taste), une petite valse, Xavier de Tahiti 80 en guest (Wasted time)…l’album révèle son lot de surprise. Dur ne pas être vite envoûté par la voix de Juliette au grain proche de Bjork, Chan Marshall et Suzanne Vega (flagrant pour cette dernière sur Dear). La jeune femme transmet une émotion à fleur de peau qui trouve sa plus déchirante expression sur Unsure. Décidément, Diving with Andy entre illico presto dans la cour des Grands.