Niagara est un projet, plutôt qu’un groupe, imaginé par David Tomat et Gabriele Ottino, déjà connus pour les travaux sur N.A.M.B. et GEMINI EXCERPT. Ce projet est né, par hasard, en regardant le Film Niagara, avec Maryline Monroe, le duo s’étant amusé à sampler la bande son du film, aboutissant au premier single de Niagara, How Small. C’était en 2007. Ce n’est que 6 ans plus tard, qu’un premier album, Otto, voyait le jour.
Aujourd’hui, en 2014, le projet évolue, et un second album nait : Don’t Take It Personally. L’album a été enregistré, un an plus tôt, à Berlin, là même où des groupes modernes comme Breton sont venus puiser leur inspiration.
Pour conserver l’idée de concept album, le duo l’a écrit en s’inspirant d’un thème, à savoir la lutte entre désir de développement technologique et la nécessité de respecter la nature. Un thème plein d’avenir pour une musique terriblement moderne, pour ne pas dire futuriste. Ce nouvel album a en effet une atmosphère particulière qui nous conduit dans des limbes cotonneux, à la fois doux et oppressants, entre paradis et enfer. La douceur étant souvent perturbée par des agressions sonores vives (Curry Box , Else), qui ne sont pas sans rappeler parfois les travaux de My Bloody Valentine, dans les années 90. A la différence que la musique semble entièrement créée à l’aide d’ordinateurs et de programmations, même si ici ou là, la nature reprend du terrain, violon, trompette, trombone, batterie, entrant dans une bataille perdue d’avance. C’est peut-être aussi ça, le concept de cet album, au-delà des mots, qui eux-mêmes, prolongent le mystère, avec des chansons prenant pour sujets, un agent secret de la 2e GM (John Barrett), un héros de notre enfance (Popeye), une pédale d’effet (Fat Kaoss), une boisson (Vanillacola), une politique-fiction (China Eclipse) ou encore un titre qui en rappellera un autre, au fans de Depeche Mode, des années 80 (Speak&Spell)
Don’t Take It Personally est un album véritablement du XXIe siècle, qui s’inspire du passé, du présent et de l’avenir, comme si le Jean-Michel Jarre des années 76-82 et le Archive des années 2000 s’étaient donnés rendez-vous pour un brainstorming sur le thème de « La musique en 2050 » !
Un album expérimental, soit, mais un album très ouvert, hypnotique et véritablement ensorcelant.