Monument de stoner psychédélique
Il y a de ces albums qui contiennent comme une sorte de musique inépuisable, des puits abyssaux sans fonds. Des boucles de jouissance, qui tiennent sans problème le cap des dix, cent, mille écoutes.
Les rythmiques stoner, en cercles fermés qui font des ronds sur elles-mêmes comme des arc-en-ciel dorés dans un ciel étoilé, la nuit.
Bref, Dopes To Infinity, c'est quelque chose de puissant.
Une sorte de monolithe informe et délirant, qui ondule dans nos oreilles ; une ambiance : le genre d'album qui engendre des fans jusqu'auboutistes, aussi bien que des hordes de sceptiques, haussant les sourcils avec un "ah" vaguement surpris, ou méprisant.
Qui aime Dopes To Infinity à la première écoute ? Pas grand monde sans doute. Toujours assez compliqué de se prendre un déluge sonore dans les oreilles lorsqu'on est pas préparé ("Ego, The Living Planet"; "Third Alternative", "I control,I Fly"). On aimera tout de suite le calibrage presque FM de "Negasonic Teenage Warhead" ou le côté rétro 70 léger de "Dead Christmas". Mais comment appréhender les monstres que sont "Third Alternative" ou "Vertigo" ? Les paroles hallucinées, les horizons lointains, l'espace et les métaphores psyché; cette voix qui ordonne, hypnotique de l'ami Dave Wyndorf: laissons-nous entraîner. Faut-il vraiment être défoncé pour écrire ? Peut-on faire de la vraie musique à partir de riffs répétitifs ? Dieu s'est-il noyé dans un bol de céréales ? Autant de questions, autant de réponses dans Dopes To Infinity. De la dope comme ça, on en prendra bien pour l'éternité...
Sous les murs de guitares, la poésie...