Drôle d'oiseau par denizor

Tout le monde aime Babet. Mathias Malzieu le dit à chaque concert ou presque de Dionysos. Le succès du groupe de Valence étant ce qu’il est, autant critique que publique, on ne peut qu’être intéressé de voir la petite violoniste se mettre à raconter ses propres histoires. Babet a regroupé dans ce premier album solo des textes écrits pour certains il y a 6 ans (Mon oncle) et d’autres écrits juste avant d’être enregistrés (Andy). A partir de là, on pourrait imaginer un disque intimiste et introspectif. L’album débute d’ailleurs sur une voix soutenant fragilement une émotion à fleur de peau…avant qu’un violon vienne tirer Babet – et l’auditeur – vers le ciel. Le morceau s’appelle le voyage et démontre bien que la jeune femme n’est pas un membre de Dionysos pour rien : parfois frivole, parfois grave mais toujours pleine de vie (Même quand elle nous dit « tu fais saigner mon cœur » sur Dis moi).

Le voyage est d’ailleurs un des thèmes de l’album, comme chez Dominique A., les questionnements intérieurs se vivent dans des aventures extérieures. Babet a bel est bien un côté Peter Pan. A moins que ce ne soit la Fée Clochette. A moins qu'elle ne soit aussi une femme fatale (In my shoes) Et si le violon est l’instrument omniprésent, il n’occulte pas une orchestration qui révèle son ampleur d’iceberg petit à petit. Babet en artisane de la musique a joué de tous les instruments sauf de la basse…Musicalement, on est très proche de Dionysos exempté de possible accès rock (sauf Cocomoto le morceau saturé de l'album). Babet doit être bien et heureuse au sein du groupe, ayant trouvé ses alter ego. Drôle d’oiseau n’est pas l’œuvre d’une musicienne frustrée qui n’arrive pas à exprimer sa sensibilité dans un groupe mais celle d’une femme qui a envie d’offrir un petit bonus à ses auditeurs et à elle-même.