Difficile d’être objectif avec un album qui représente tout ce que l’on a aimé dans l’indie rock anglais des années 90. Avec YoungHusband, preuve est faîte : le shoegazing, ça fonctionne encore !
Gageons que ceux qui ont 15 ou 20 ans, ceux qui n’ont pas connu Ride de leur vivant, vont aimer YoungHusband. Signé sur le label qui monte, Sonic Cathedrale, refuge précieux pour Team Ghost ou Yeti Lane, les Londoniens marquent des points dès ce premier album. La faute – ou la chance – à des compositions qui tiennent franchement la route au-delà même de leurs seuls arrangements. Dromes est exclusivement fait de mélodies pop qui n’auraient pas dénoté chez les Beatles ou plus près de nous chez Belle and Sebastian, et qui donne cette universalité indéniable à la musique. Les quatre ont aussi pour eux de jouer la carte du shoegazing avec effets à gogos (écho, reverb), sans pour autant tomber dans le mur du son qui masque tout : même gorgé de sitar et guitares jangle, Comet Crossed possède ce charme évident qui font les bons singles. Idem pour Silver Sisters qui s’impose comme fédérateur sans tapages. Ou encore sur Reunion Message : sa basse obsédante, ses effets vaporeux n’entament en rien la lisibilité pop d’une musique solaire et bienveillante. Cela s’appelle trouver le bon équilibre entre technique et naturel et le groupe le doit peut-être à son producteur Nicolas Vernhes (Deerhunter). Ainsi, il y a du Jesus and Mary Chain, les larsens en moins, et même si on cherche du côté de chez Ride ou chez Pale Saints, à aucun moment, on ne retrouve ces vrilles noises dont étaient friands ces ténors du Shoegazing brumeux – seul Dromes, le titre le plus touffu du disque, se mesure à la saturation. Mais bon, c’est la fin de l’album et nos Londoniens ont le droit , de se lâcher un peu. Mais qu’elle que soit la densité des guitares ou l’ajout ou non d’orgue, le groupe entretient toujours ce psychédélisme tranquille qui transforme un morceau en petite perle (Running water, Sunstroke). Chez YoungHusband, même dans les morceaux catchy, ça respire, ça rêvasse, ça s’émerveille. Et nous avec. Objectivement, un bon groupe !