El Turista par denizor

Au début, j’ai cru que je m’étais trompé de disque. J’ai une fâcheuse tendance à ne lire les bios des artistes qu’après avoir écouté au moins une fois un album. Donc : Josh Rouse, américain du Nebraska auteur d’une demi-douzaine d’albums de pop Californienne du meilleur effet. Je savais le bonhomme émigré volontaire en terre ibérique mais je n’avais pas imaginé que Rouse franchisse le pas et chante en espagnol. Plus fort encore, marqué par son pays d’adoption que sa musique devienne influencée par toutes les essences latines, du flamenco à la bossa nova en passant par la salsa. Josh Rouse, nouveau Caetano Veloso ? Pourquoi pas et même plus encore puisqu’il reprend Il reprend Cubain Bola de Nieve sur Duerme et Mesie Julian L’étonnement du début qui se dissipe rapidement. Josh Rouse est comme un poisson dans l’eau dans cette position de touriste musicien.

D’abord car l’Américain chante aussi dans sa langue maternelle et cela lui va bien naturellement. Et puis entre l’homme de 1972 et Nashville et celui baigné de soleil de El turista, il y a toujours ce même raffinement de mélodie, cette économie de gros effets et cette précision d’arrangements avec des cordes belles mais jamais ostentatoires. Une contrebasse chic a pris la place d'une basse plus triviale. C’est de la pure dentelle ! On n’y avait pas pensé mais la pop californienne et la musique latino ont tout cela en commun avec cet air ne pas y toucher alors que tout est d’un maîtrise parfaite. Rouse a un tel niveau musical qu’il peut tout reprendre un traditionnel du folk dans une magnifique version jazz Avant lui, d’autres avaient réussi à faire ce grand écart entre des rythmes latins et un esprit pop hérité des années 60. On pense évidemment à Paul Simon sur Sweet Elaine ou sur l’enjoué I will live on islands et Rouse est à ce niveau là. Haut, très haut.