Entre autres tendances lourdes du moment, le retour au psychédélisme n’est pas la moindre. Voici donc Sleepy sun formé à Santa Cruz, basé désormais à San Francisco qui aime les morceaux de bravoure où tous vos sens sont mis à mal dans une dérive de la perception New age, Sleepy son). Le sextet n’écrit pas à proprement parler que des titres psychés. Mais même ceux qui apparaîtront comme inoffensifs (le Lennon-ien Lord) sont tirés du côté des vapeurs d’amphétamines. Comme un brouillage voulu des codes par un prisme déformant. Tout l’album baigne donc dans cette atmosphère de paradis artificiel d’où émergent volontiers un solo de guitare incendiaire, une rythmique en forme de spirale infernale. Même l’inoffensif et Lennon-ien Lord brouille rapidement les pistes …pour notre plus grand plaisir.Le son renvoie à ces années 68-72 mais Sleepy sun puise autant chez les babas Jefferson Aiplane que chez Black Sabbath. En effet, White dove sort la grosse artillerie du placard. On pourra trouver Espers plus émouvant, The gris Gris plus aventureux et plus barré mais Sleepy sun sort avec Embrace un album déjà passionnant.