A un moment, elle a dû se poser la question : brancher oui ou non sa guitare. Une simple prise bien enfoncée dans son trou et c’est toute l’essence de la musique qui peut être irrémédiablement changé. Fini dès lors, le folk boisé et l’intimité rassurante d’une bougie. Place au rock, à la tension, aux larsens, au désordre, au chaos. Et même si le rythme est plus calme, il y a une folie latente qui vous surveille et ne vous quitte plus (remember Catpower). Remarquez si Helluvah était un groupe, il aurait pu sonner comme Nirvana (It’s hard to be Elvis) ou Placebo (Behind the screen).
Mais, non Camille Warmé est bel et bien seule à se débattre avec sa guitare électrique (parfois doublé d’une acoustique quand même) et fière comme un I, elle vous balance un concentré de vraies émotions. Pas d’édulcorant, de soda pour adoucir l’alcool fort. Rien de tout ça mais une vraie artiste carnée, à l’instar de PJ Harvey, Shannon Wright ou Chan Marshall (Franckie Goes to Bollywood)Décomplexée d’avoir pensé sa musique seule, sans regard extérieur, Helluvah se lâche n’a pas peur de crier, d’apparaître un brin fêlée. Invitée de dernière minute du dernier Festival des Femmes s’emmêlent, Helluvah s’impose partout où elle passe. Chez vous, elle va réaménager l’espace à sa sauce, foutre un bordel sans pareille et redessiner votre intérieur pour en faire son chez elle. Le privilège des grandes.