Que diriez-vous d'une petite parenthèse dans votre journée ? Un petit disque aux contours familiers certes mais qui ne ressemblent pas vraiment à ce que l'on entend communément dans le domaine pop ? Troisième album de Parenthetical girls, Entanglements ressemblent avant tout au rêve de son géniteur, Zac Pennington, songwriter en chef, un peu démiurge du groupe. Afin groupe, c'est vite dit car derrière les 4 membres de Parenthetical girls, se cachent une forêt d'instrumentistes : 25 au total, on appelle ça un orchestre avec des cordes, des vents, des percussions...Depuis Scott Walker ou Divine Comedy, on a l'habitude de ces arrangements grand train où un voix -ici- de fluet romantique se sent soutenir par une vraie force musicale. Le cadre est connu mais avec cet esprit libre de Pennington, les couleurs débordent copieusement des contours. On est dans la musique de foire, de fanfare, de cabaret (Ummentionables) sans que ce soit néanmoins le cirque, les popsongs étant parfaitement écrites et chantés.
Des sons presque rigolos, des instruments qui semblent en liberté et n'en faire qu'à leur tête, c'est parfois le sentiment que l'on a et on n'est pas surpris d'apprendre que Pennington a été marqué par la musique répétitive de Philip Glass ou par le travail de Gavin Bryars, certains motifs pouvant revenir jusqu'à l'obsession (Gut symétries). Nino Rotta joué comme du Glass dans un esprit Divine Comedy, voilà le tentative de résumé que je vous soumet. Et cela peut être même beau et touchant (A song for Ellie Greenwich, the former). Le plus souvent, c'est plein de vie et ébouriffant de trouvailles (la rythmique électronique qui martèle sur Young eucharists). Le groupe est signé sur l'excellent label allemand Tomlab (Final Fantasy, Deerhoof...) et ce n'est pas une surprise Allez la parenthèse est terminée, retour à un monde gris et consensuel.