Suivant l'adage "che va piana va sana", Naoko Sasaki a attendu d'avoir 30 ans pour nous faire partager son univers intérieur et musical. C'était en 2003 avec Snow bird. Depuis, la Japonaise semble y avoir pris goût puisque Eternal Castle est déjà sa troisième livraison. La jeune femme y creuse toujours le même sillon poético-féminin, fait de voix filtrée, de claviers vaporeux et de cordes diaphanes. Entre héroïne de manga et petite elfe venue du froid, Piana, avec sa voix de jeune ingénue, se révèle finalement très japonaise dans cet art de créer
un monde en soi avec beaucoup de grâce, même si sa musique encline à la rêverie évoquera les délicieuses Mùm ou les paradis artificiels de feu Cocteau Twins. On se laisse bercer, malgré quelques risques de caries dus à une surabondance ça et là de sucre (le niaiseux Prayer), appréciant surtout quelques mouvements de passion naissant au milieu de la sérénité ambiante (Snowflakes).