Dès les premiers accords de spiral ant qui entame l’album, nous sommes en terrain connu. Des guitares lumineuses et réverbérées qui évoqueront une pléthore de groupe post-rock. Les Allemands de Fonoda appartiennent à cette mouvance, mais sans volonté qu’aucune de faire une musique hermétique et ésotérique. Rien d’étonnant dès lors qu’une voix grave vienne se greffer sur les paysages guitaristiques de spiral ant. Fonoda doit aimer la cold wave des années 80, ces ambiances un peu brumeuses, ces sons pénétrants. Le genre d’atmosphère chérie par Piano Magic ou par Migala quand la tension se fait plus violente. Fonoda ressemble à bien des égards à ces deux groupes mais dans une version délayée, plus contemplative, plus post-rock à la manière de Labradford.
Ce qui n’empêche pas le groupe de pousser une gueulante, pas forcément nécessaire d’ailleurs sur Silence means disease ; de faire entrer une trompette dans son univers comme l’a fait si bien Do make say think (The New red) ou d’expérimenter quelques programmations électronicas pour un résultat aussi spleenesque que sur Faith (Stone cold seconds). L’album a été enregistré sur plusieurs années du printemps 2004 à l’hiver 2005-2006 dans plusieurs villes et villages d’Allemagne. Comme une double preuve qu’il fallait pas mal de temps pour ne garder que l’essentiel et que la musique de Fonoda a surement à voir avec l’idée de voyage. Entre odeur d’herbe coupée et émanation de béton fraîchement posé, cet album mérite d’être acheté plus certainement qu’ "éventuellement”.