Petite explication interne : le "rock critic" que je suis (les guillemets sont là pour dire que je ne me prends pas pour Manoeuvre) reçoit une multitude de disques de provenance multiple. La force de l'habitude fait qu'avant même d'avoir écouté un artiste inconnu, on peut imaginer à quoi cela va ressembler suivant qui est l'envoyeur. Avec 5ives Roses press, boîte de promo basée en Italie et pourvoyeur en (souvent excellentes) musiques de traverse, on peut toujours s'attendre à tomber sur un OVNI et là c'est vraiment le cas. Avec K-Branding, on pousse somme toute assez loin (et c'est une litote) le genre. Initialement sextet de musique improvisée, le groupe belge est désormais formé de Gregory Duby à la guitare, Vincent Stefanutti au saxophone et aux percussions et Sébastien Schmit à la batterie. Tous ont déjà participé ou participent encore à des projets underground et radicaux (Blutch, the Invisible Frog, Jeses is my son, Quiet) et K-Branding a déjà joué avec An Albatross, Georges Leningrad, Pelican, l'Enfance Rouge..., des groupes tous différents preuve que la musique inclassable de K-Branding peut s'accommoder avec différentes artistes, la condition sinequanone étant qu'ils soient un peu barrés. K-Branding navigue donc entre no-wave, rock bruitiste, noise, à grand coups de percussions tribales, de saxo débridé, d'infra-bass destructeur. Une vraie cage aux fauves à vous donner le grand frisson. Quelques moments d'accalmie au milieu (reazione a catena avec un piano hanté), histoire de reprendre des forces et un reptilien Curse of Small faces , un titre chanté plus accessible car moins bouillonnant mais toujours aussi fort. Facial est une vraie expérience musicale parfois douloureuse mais intéressante pour les intrépides. Et pour reprendre le titre, une vraie éjaculation faciale musicale. Violent, chaud et poisseux.