chronique écrite en 2008...
Au milieu de tous les ténors du label Tôt ou Tard sortant presque leurs albums au même moment (Delerm, Fersen, Boogaerts, Dick Annegarn), on a presque failli passer à côté du petit nouveau, Olive et Moi. Le nom n’était pas forcément engageant et laissé augurer une nouvelle turpitude de la Nouvelle Chanson Française. Or, Olive et Moi surprend, étonne, séduit…La musique de son géniteur – non pas un groupe mais un seul homme fièrement Aveyronnais Olivier Costes – appartient à une autre famille : celle de ceux qui ont embrassé le français mais garde une partie de leur cœur vers une folk possiblement crépusculaire (les électriques T’as survécu c’est bien, trou noir troublant), parfois aride et décharné.
On pense à Tue-Loup pour ces vautours qui semblent roder au loin, ou à Superflu pour un minimalisme artisanal avec mélodica, glockenspiel, ukulélé et claviers toy piano. Eux-mêmes ont été influencés par Bonnie Prince Billy ou Neil Young mais la langue française change bien sûr la donne et le phrasé d’Olivier impose une certaine préciosité à l’ensemble. Olive et moi succombe à quelques sirènes Delerm-iennes au niveau des textes voire de la musique (les grands espaces) mais l’album, par ailleurs frais, malin et malicieux, garde toujours une certaine tenue et une exigence constante. Réalisé par Da Silva, Fais moi une passe est déjà un petit coup de cœur. L’Aveyron n’est pas que pays de patrons de brasserie mais aussi de songwriter.