Parti pour n'être un groupe de potes jouant ensemble pour le fun et pour l'amour du rock'n roll, Firecrackers commence - à juste titre - à prendre les choses plus au sérieux. Projet bis pour ses membres (rappelons qu'il y a là un Feverish un Elevate Newton's theory, sans oublier le responsable du label Un Dimanche), Firecrackers devient un groupe à part entière qui se donne les moyens de ses nouvelles ambitions. Sur la foi de son premier album, les Grenoblois ont tourné avec Hellacopters, Lords Of Altamont, Tokyo Sex Destruction, Hushpuppies, etc..., ce qui peut donner confiance à beaucoup. Enregistré à l'ancienne en 5 jours, Ce nouvel opus sonnera néanmoins moins garage que son prédécesseur et bel et bien classic rock. Ajoutons qu'il n'aura rien à envier à la concurrence américaine. Avec le plaisir du riff bien fait et du solo de guitare héros assumé, la musique des Grenoblois fait un come back vers les années fondatrices du rock lourd (Led Zeppelin, Black Sabbath). Firecrackers retourne même un peu plus en arrière le temps d'un I start a fire qui reprend les choses là où the Kinks et The Who les avait laissés.
Et pour que le caractère hybride du rock version Firecrackers soit encore plus complet, il y a toujours aux entournures un feeling sudiste hérité des Black Crowes. Dans le genre rouleau compresseur qui déroule, c'est efficace et percutant. Et c'est ce qu'on demande à ce genre de musique. La voix, chaude et puissante, est parfaite pour ce genre de son. Mais, la musique du quartet fait surtout la différence dans des détails des ponts plus téméraires, plus originaux et avouons-le plus sensibles (même si le mot peut sembler au premier abord déplacé). Que dire de ce tam-tam qui vient subrepticement rythmé Still alive et de cette basse chatoyante que l'on aurait pu entendre chez Curtis Mayfield sur ce même morceau ? Que dire de cette orgue qui vient rôder sur Go right and shoot me ? Que dire du pont toute en délicatesse qui éclaire I start a fire ? Que ce sont foutrement de bonnes idées et qu'elles ont le pouvoir de rehausser ce qui n'aurait pu être qu'un (bon) groupe de série.