En écoutant The Poison Arrows, comment ne pas penser à Girls against Boys ? La filiation est évidente à plus d'un titre : la voix de Justin Sinkovitch a un timbre proche de voix de celui de Scott Mc Loud, cet chant rythmique viril balancé avec un dédain élégant. Il y a ces mêmes guitares oppressantes qui semblent monter perpétuellement sur un ring, une basse lourde qui bataille ferme. Il y a l'ajout de claviers aux sons vintages qui viennent troubler encore un peu plus l'atmosphère et mettre un recul cold wave à l'ensemble. Dès Future wine, le ton est donné : le titre teigneux bouscule et heurte l'auditeur. Mais à l'écoute, The Poison Arrows va surprendre et aller sur des terrains qu'on ne leur soupçonnait pas pouvoir fouler.
Le groupe Chicagoan n'est pas qu'une machine de guerre post-hardcore, Twenty Percent brighter, plus aéré (à 20 % ?) révèle un groupe qui range les armes et sait être touchant sans artifices. Né au début des années 2000, The Poison Arrows a été influencé d'une manière ou d'une autre par le post-rock, il en adopte les sons d'harmoniques de guitares et d'arpèges qui prennent tout l'espace, il fait sienne aussi les structures qui étirent les morceaux et rendent plus abstraits les mélodies. Le luminescent An exploded dream en est la plus parfaite incarnation avec ses guitares qui se répondent en échos successifs et ses claviers à la dérive. On est dès lors plus proche de Bedhead par exemple et ce n'est pas un mince compliment. Bref une nouvelle claque made in USA.