« Ma poulette, si tu laissais tomber ton Cosmopolitan pour me rejoindre sur cette banquette simili-cuir ? Après avoir déplacé la table basse en formica, nous ferons sensuellement l'amour après une lente découverte de nos deux corps en parfaite symbiose avec Mère Nature. Ensuite, nous parlerons de Deleuze et Nietzsche tout en abordant le droit inaliénable de la femme à son émancipation. Tu verras ce sera bien. Tu as encore beaucoup à apprendre. Depuis que j'ai mis ce disque, je me sens fort, je me sens neuf. J'ai envie de descendre dans la rue avec mes copains de la Sorbonne pour demander le retour des machines à café dans les couloirs de la fac de socio. Avec un peu de chance le drugstore sera encore ouvert. On pourra fumer quelques Camel Light en sirotant un demi châtaigne dans le bistrot où Ahmed, le fils du chauffeur de papa, passe le balai. Pierrot sera au flipper. Rémi fera mine de feuilleter L'Humanité. Ce sera bien. Comme dans un film de Cédric Klapisch. »
Jazz kitschouille, chœurs ramollos, générique de séries télé, ligne de basse générique, chaque seconde de First Meeting semble avoir été samplé mille fois depuis le jour de sa sortie. C'est sûrement gage de qualité mais le rendu est terriblement insipide quatre décennies plus tard. Preuve que des fois la musique ça voyage très mal dans le temps, comme un film de Cédric Klapisch.
Je retiendrai surtout One Way Glass pour son riff ultra-entêtant, le choupinet Is It Loud? Pourtant sans grande originalité et le bigarré New Religion. Le tout fait remonter en moi des souvenirs vagues mais agréables de soirées d'étudiants en première année de sciences humaines quand on voulait désespérément faire comme dans les films de Cédric Klapisch.