Sindri Már Sigfússon, on le connaît comme membre de Seabar et depuis 2009 – et l’album Clangour sous le pseudo de Sin Fang. Flowers est un album qui porte bien son nom, luxuriant, coloré, plein de senteur. Ce n’est pas Animal Collective (référence possible au travail de l’Islandais) mais « Vegetal Collective », c’est-à-dire dans une version plus sensuelle et aussi plus inoffensive. On ne peut que louer les arrangements du disque : même si l’on commence à connaître cette alchimie de strates conjugués de cordes, de cuivres, de choeurs, d’acoustique, d’électrique, d’électronica, celle-ci a le don pour vous transporter vers un ailleurs-meilleur (Look at the light, Catcher). Une musique qui brille d’une hybridité créative et enlevée qui fait mouche, y compris dans des moments plus directs et rock (See Ribs).
Sin Fang s’épanouit dans une flower pop des années 60, pastorale à souhait, mais mis à la sauce des années 2010.Mais d’où vient dès lors le fait que Sin Fang ne remporte pas toutes les adhésions ? Outre le fait que ce genre d’associations, de collages classieux commence à être fortement connu, les mélodies du disque restent souvent dans un positivisme de façade qui sur la longueur se révèle un peu pénible. Toute la musique et les voix sont auréolées d’une reverb qui en chasse toutes les aspérités et vous transporte dans une bulle un peu factice. On se surprendrait presque à sortir un briquet et à dodeliner de la tête le sourire béât. On imaginerait Sin Fang habiller musicalement un épisode « Grey’s anatomy » ou des « Frères Scott », caution hype et moderne à des histoires à l’eau de rose. Bref, ça craint un peu…Dommage car Sin Fang a clairement du talent.