Non content d’avoir le nom le plus débile de la musique, les Américains n’en finissent pas de se faire remarquer en jouant les grands séducteurs. On succombe une nouvelle fois à Fly by Wire.
Avec ces jeunes gars du Missouri, l’usage du sigle est un mal nécessaire, appelons-les SSLYBY ; Boris Yeltsine ne nous en tiendra pas rigueur. Depuis Broom en 2005, on sait qu’il faut compter avec Philip Dickey, Will Knauer et Jonathan James pour distiller une musique alerte et solaire. Sur les traces de The Shins ou Wilco, la pop de SSLYBY a l’évidence d’une pop bien ficelée. Le trio cultive un parfum suranné, usant de choeur sucré juste ce qu’il faut (cover all sides), de clappement de main à discrétion et de guitares vintage. Il love le tout dans une reverb permanente, accueillante et confortable. Attention, le trio ne porte pas pourtant un regard nostalgique sur une époque qui serait bénie : ce n’est pas le sentiment qui en ressort, en dépit des ingrédients utilisés, SSLYBY ne fait pas totalement dans le revival 70′s, a fortiori dans la caricature. C’est plutôt le naturel qui prime et les pops songs, ici, coulent de source dans un équilibre évident d’électricité (y compris dans les claviers) que d’acoustique (y compris de guitares). C’est bel et bien un mélange de sunshine pop et de folk bucolique que nos lascars conçoivent avec bonheur, s’amusant ça et là à ouvrager leur musique d’une multitude d’idées harmoniques voire rythmiques, tout le temps au service du morceau. Aucune ostentation à l’horizon. Même quand les guitares prennent de la vigueur, le trio garde toujours cette malice pop qui habille un riff saturé d’une fine dentelle groovy qui vous donne autant l’énergie que le sourire (Nightwater friend). Les autres perles du disque s’appellent ici Harrison Ford et Unearth, le mot « perle » n’étant pas trop fort quand on a affaire à des orfèvres.