Le début ne laisse pas de doute : The Gris Gris n'est pas groupe à se laisser apprivoiser. Une clarinette dissonante en entrée juste avant que le morceau ne se mette en marche (Ecks em eye). Le groupe de San Francisco s'est exilé au fin fond du Texas, s'est enfermé là pendant 3 mois pour donner son deuxième album. Une démarche d'isolement qui rappelle le Velvet Underground de White Light white heat (Sauf que la bande de Lou Reed ne s'était mis en quarantaine que 7 jours…là c'est 90 !!!) et qui génère forcément une œuvre en totale roue libre. The Gris Gris est un groupe psychédélique, un mot souvent galvaudé mais qui prend son sens au delà des orgues vintages, du son analogique, des structures zarbis et des morceaux qui s'enchaînent pour former une œuvre. Entre Cuerpos Haran amor extrano, rock crasseux à la Cramps idéal sur une BO de Lynch et Pick up your raygun, son début à la western de Morricone et sa suite aux faux airs de Paint it black, la musique de Gris Gris ne peut se mettre dans une case. Tout peut arriver avec eux et la charmante comptine Down with Jesus tourne vite à une ronde infernale et sabbatique. The Gris Gris ouvre des portes (doors en anglais) et prend un malin plaisir à ne pas les refermer. Maléfiquement bon !