On avait découvert il y a quelques mois, Assaf Tager, un Israélo-Américain vivant à New York avec le sombre Tag. L’ambiance ne s’est pas égayée comme peut le laisser supposer la sombre pochette. Au contraire, la sérénité derrière la noirceur qui amenait un peu de lumière à Tag a en grandes parties disparues (exception faîte du plus léger Mirror makes compagny). La voix profonde de Tager ressemble à du Eddie Vedder un soir de cafard et dresse d’ores et déjà un climat hanté. Mais la musique n’est pas en reste. Une base de guitare électrique faîte d’arpèges monocordes sur laquelle vient se greffer des effets tournoyants comme des vautours,
quelques intrusions noises et une batterie rare mais obsédante. Katamine est aujourd’hui un vrai trio et donc plus du seul fait de Tager (à la différence du premier album). La musique de Forest of bobos semble s’inspirer du slowcore introspectif d’Idaho. Elle pourra évoquer aussi un REM minimaliste (in every standing a un petit côté Drive). Mais toujours sans volonté de plaire, avec cette faculté de plomber l’ambiance en grand poète maudit comme la musique et la littérature américaine savent en produire. A découvrir d’urgence, a fortiori si vous aimez les artistes désespérés.