Le nom sonne comme une menace, mais la musique sonne comme un appel : celui du Nord et des paysages électronica. Les Français pourraient presque s’en tenir là ; avec des instrumentaux entre ambiant et IDM proche Four Tet. Sauf que Spiders Everywhere ne s’arrête pas en si bon chemin et s’intéresse autant au fond qu’à la forme : l’électronique n’est chez eux qu’une toile de de fond, atmosphérique et rythmique, pour une vraie écriture pop. Et de ce côté le groupe ne fait pas dans la facilité, prenant le risque d’un trop plein d’emphase dans des mélodies que le groupe et son chanteur portent très haut dans les effusions de sensibilité (Might Falls, à la fois beau et too much). Glacier est à placer dans la même cour que Coldplay. Ce qui est, en soi, un gage de qualité musicale (quand même !), d’autant plus que les arrangements électronica rendent la musique plus hypnotique et plus originale. Flows ressemble à un remix insaisissable d’Underworld. Et Personnal Space, peut-être finalement le meilleur morceau du disque, retrouve un peu plus les chemins de l’abstraction tout en préservant une voix, plus sobre et plus touchante. Dans sa globalité, Glacier EP trouve donc le bon équilibre, tout en allant très loin des deux côtés du curseur. Le groupe est indéniablement à suivre.