Ombres portées
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le 28 oct. 2015
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Un an après l’impressionnant album Urban Blues que nous avait offert Strom Noir, le slovaque Emil Mat’ko délaisse ses déambulations urbaines pour poser les cordes de ses guitares en haute montagne avec un nouvel album. Le label polonais Zoharum héberge une nouvelle fois l’artiste, après des sorties chez Hibernate, Dronarivm, Rural Colours ou en collaboration avec Spheruleus, pour n’en citer que quelques unes. Sous-titré štyri skladby pre sneh & ľad (quatre chansons sur la neige et la glace) et publié il y a peu au cœur de l’hiver, Glaciology ne cache pas ses intentions et, surtout, confirme tout le talent de Strom Noir pour ceux qui l’avaient tardivement découvert via Urban Blues.
Après la grisaille des buildings se dessinent donc aujourd’hui les évocations de distantes contrées polaires ou — pour les plus inspirés d’entre vous — des Tatras de ses Carpates natales (la photographie de l’artwork a été prise à Chopok, dans les Basses Tatras). Diluées, superposées et capturées au sein de boucles, les notes de sa guitare laissent ainsi entrevoir entre leurs lignes autant de paysages sonores enneigés que l’auditeur se plaira à imaginer, ou, guidé par les titres des quatre morceaux (ils réfèrent chacun à des termes propres à la glaciologie), qu'il matérialisera en structures de neige et de glace.
Au fur et à mesure que l’on pénètre dans ses compositions, et que la neige recouvre nos pas, l’on distingue de subtiles variations de température, de densité et même d'ensoleillement. À l’instar du premier titre, Névé, qui se situe sur le versant le plus lumineux de l’album et où les notes se déversent jusqu’à la fin, refusant de fondre sous la chaleur du soleil (les névés sont en réalité des amas de neige qui peuvent subsister en été sous la limite des neiges éternelles).
Un soleil qui ne réapparaitra d’ailleurs que dépourvu de sa chaleur habituelle, sur Penitentes, où il baigne de ses faibles rayons les quelques arpèges cristallins qui se dressent à sa rencontre. Car sur le superbe Firn, le froid engourdit les compositions, qui deviennent plus denses. Les notes esquissent alors les contours de ces futurs glaciers, hôtes de drones étouffés et givrés, qui résonnent au sein de la masse de glace.
À ces 40 minutes qui brillent par leur élégance, s’ajoute un titre bonus, Niekedy Sa Vracajú, issu de sa sortie chez Dronarivm mais présenté là en version longue (20 minutes, tout de même). Une raison de plus pour se plonger dans ce très beau Glaciology, le prochain hiver n’attendra pas.
http://www.swqw.fr/chroniques/drone-ambiant/strom-noir-glaciology.html
Créée
le 10 sept. 2015
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