Good Side of the Rain
7.3
Good Side of the Rain

Album de Idem (2011)

Proche d’un certain courant industriel voire du hip-hop ou de l’électronique, Good Side of the Rain sent la rue. Une rue qui brûle, qui serait déjà en cendres par endroits. La ville selon Idem est une ville enveloppée de ténèbres, éclairée par quelques incendies localisés.

C’est d’abord la rencontre avec une voix étrange, acide et ardente. Une voix androgyne, universelle en quelque sorte. Les intonations tourmentées d’Isabelle Ortoli nous accueillent dans des lieux que d’aucuns qualifieraient de cloaques. On pense souvent à des rues désertes la nuit, des usines désaffectées, autant de lieux qui appellent l’inquiétude, la peur, mais aussi l’apaisement, à l’instar de la voix désaxée de la chanteuse d’Idem qui porte le poids de ces endroits un peu flippants. Et cela s’allie à merveille aux brumes épaisses que diffuse la musique du trio qui l’accompagne («Good Side of the Rain », « Torture’s Real », « You Missed It »).

Pour autant leur musique n’est ni triste ni malsaine. Guitare-basse-batterie, le trio infernal qui accompagne Isabelle Ortoli est chargé d’une énergie, celle d’un volcan qui fume et dort d’un œil (la basse et la batterie sont chaudes et rondes comme un cratère), et qui laisse occasionnellement de petites éruptions de lave parcourir son flanc (les guitares, piquantes quand elles ne sont pas brûlantes). A l’image des tendus « Locked in Syndrom » ou « Wings of Joy », toujours prêts à exploser mais qui restent sur le fil…

L’auditeur écoute cette ville sombre et sulfureuse qui danse sur un volcan et c’est tout simplement superbe. De quoi avoir envie de découvrir leurs six (si si !) premiers disques.

Créée

le 17 sept. 2018

Modifiée

le 11 juin 2024

Critique lue 44 fois

François Lam

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