Si on voulait trouver à tout prix une formule simple pour décrire Wildbirds and Peacedrums, on pourrait dire que c'est un Feist retournée aux origines de la musique. La chanteuse Canadienne serait tombée aux mains d'une tribu Huron - toujours se méfier des Hurons - et ne pouvant renoncer à la musique, se réfugierait dans les fondamentaux, sa voix et des percussions. Trouvant la place nécessaire pour déployer sa voix et palliant le manque d'instrument harmonique, la chanteuse se permettrait de faire dans le chant expressionniste, dans des montagnes-russes vocales allant du plus grave à l'aigu des cimes -comme notre Camille nationale. Ou pour se sentir moins seule doublerait sa voix dans une incantation pleureuse ( A story from the chair). Vous avez du mal à imaginer Feist dans pareille habit minimaliste, eh bien Wildbirds and Peacedrums vous donnent la possibilité de vivre pareille expérience. La chanteuse Mariam Wallentin et du batteur Andreas Werliin se mettent donc à nu et restent presque toujours fidèle à ce principe de départ. I can't tell in his eyes, soul blanche et prière païenne, joue aussi sur des guitares malingres qui résonnent à l'envie et le magnifique duo Battle in water s'autorise un piano pour un sommet d'émotion (on est au niveau d'un Halleluyah) Les Suédois réussissent le tour de force ne pas lasser et de proposer des titres différents. Les percussions offrent il est vrai une palette large entre des tambours tribaux (Pony) et des sons de boîtes à musique (entre CocoRosie et Yann Tiersen). De même, la voix peut être bluesy comme une Beth Dido dégraissée (Bird), soul comme un Jeff Buckley au féminin (My brightest Diamond ?) ou d'une douceur sans pareille. Feist en a rêvé (peut-être), Wildbirds and Peacedrums l'a fait.