En 2007, Fat Jon et Styrofoam s'étaient mis ensembles pour sortir un disque complètement en phase avec l'époque : un brassage large entre culture hip hop, sensibilité pop et outillage électronique. Sous les mêmes hospices, la paire Nantaise Dept Affect sort son deuxième album, un Hero crisis plus pêchu que Arche-Lymb leur précédent opus. Dans la discothèque de David Bideau et Rémi Charrier, on trouve donc aussi bien du Wu Tang Clan, de l'Anticon, du Warp, du Domotic ou de la pop tout simplement. Le duo garde presque toujours une trame de chanson avec des mélodies affirmées (et des vocalistes invitées) mais celles-ci sont confrontées à des gros sons analogiques, des éléments de bidouillages électroniques. Elles en sortent gagnantes, presque dansantes pour qui aiment ne pas se bouger que sur des rythmes binaires.
Les instruments acoustiques (guitares ou metallophones) sont eux-mêmes retravaillés, digérés, régurgités pour devenir des éléments rythmiques à part entière. Maîtres de cérémonie d'une montagne de claviers à la manière des synthés-héros des années 70 ou as de la souris, ils ne privilégient aucune posture, tout comme de celle de jouer sur des ambiances électronica, de balancer des mélodies percutantes ou de se plaire à jouer les ingénus réveurs. Lé résultat devient ainsi grand public, sans occulter les aspérités sonores, les chocs entre les plaques électroniques, les trouvailles de laborantins farfelus. Un album d'aujourd'hui qui fout le bordel à des genres par trop figés. Un mess du temps présent en quelque sorte.