Transbeauce le revendique dans son nom : la musique du trio est la bande-son idéale pour un voyage en train à regarder un peu absent un paysage monotone qui défile sous vos yeux ne trouvant que quelques trop rares clochers pour troubler la morne ligne d'horizon. Sur Holybead, le meilleur clocher s'appelle moai, à mi-parcours, un titre électro-acoustique du plus bel effet en forme de miniature enfantine qui, à force de trotter dans la tête, finit par devenir inquiétante. Musique de voyage, mais se révèle plus être dans le temps que dans l'espace. Transbeauce trace sen effet une ligne droite depuis l'électronica actuel de Sybarite en direction du Tortoise années 90..
Mais le groupe Français ne s'arrête pas en si bon chemin et pousse plus loin son retour temporel. Les ambiances vaporeuses et le effet de guitares sont héritées de Slowdive et le son des guitares réverbérées n'aurait pas dépareillé sur les premiers Cocteau Twins, Dif Juz, Cure. Si , en début d'album, Transbeauce prend la peine de moderniser un peu cet esprit coldwave (la meilleure partie avec Echo of Nightmare, I couldn't), par la suite le groupe reprend stricto sensu les choses où Carnage Visors, le long instrumental de Cure les avaient laissées. Ce qui est quand même un peu gênant. En fin de course, Transbeauce renvoie à l'ambiant synthétique de Tangerine dream. Bref, en grattant, ce qui semblait être un groupe moderne au premier abord, se révèle plutôt compilatoire de 30 ans d'instrumentaux diaphanes