Honest. Quel beau titre d’album ! Un aveu, un credo, un vœu pieu. L’Américaine, entre Paris et Los Angeles, a enregistré un album qui lui ressemble. L’atmosphère est au cocooning, les images semblent au ralenti. Sur la longueur, avec d’autres, on pourrait craindre l’endormissement. Avec d’autres, c’est ce qui arriverait à un album en apparence monochrome. Mais dans ses amoncellements de guitares aux effets diaphanes (Honest, Just like you), dans ses rêveries pour piano somnambule (All this breaking, the last time), dans son folk abstrait (Long long long, reprise de George Harrison), dans ses envies plus
directes (le Velvet-ien Delilah), dans ses réminiscences Shoegazing (King of december), dans sa pop orchestrale paradoxalement intime(Scared), dans tout ça, Kelly Martino maintient toujours le fil magique qui l’a relie à l’auditeur. De sa voix résonnante, elle rend captif celui qui aurait dû bailler. La diversité dans une même continuité, un même sentiment de quiétude mélancolique délicate d’une musique qui semble sortir d’un papier de soie (de « soi » ?). Mazzy Star avait déjà réussi pareil défi. Kelly Martino réitère le miracle. Le silence qui suit Kelly Martino est encore empli de la présence angélique de la belle.