On ne sait pas trop quoi penser d’Hundreds, premier album éponyme d’un duo fille-garçon (Eva et Philip Milner, à la ville soeur et frère) qui en rappellera un autre : Everything but the Girl. La paire anglaise était tombée dans l’électronique au milieu des années 90, proposant quelques jolies mélodies plongées dans le creuset des machines et des programmations. On hésitait entre célébrer de belles harmonies admirablement produites (pour l’époque) et regretter le côté soupe variété internationale qui faisait de EBTG un habitué de Fun radio et autre NRJ. Avec le duo allemand, on revit le même genre de dilemme. Le son a bien suivi la tendance actuelle ayant intégré les apports de l’électro minimaliste allemande mais sur une bonne partie du disque, Hundreds tombe dans des compositions lisses à la séduction un peu facile, limite mauvais goût (« Grab the sunset« , « hppy virus » « let’s write the streets » ou pire « song for a sailor« , au refrain pas si éloigné de Lady gaga). En clair, la forme pourrait parfois évoquer Lali Puna mais le fond transporte avec lui un pénible côté variétoche. Cet aspect « musique commerciale » se traduit aussi dans la voix d’Eva, chanteuse douée dont on ne sait plus si le timbre est charmeur ou sans personnalité. Dans les meilleures moments du disque, abandonnant quelques trucs un peu racoleurs, Hundreds se rapproche un peu d’un autre duo, Herbert associé à Danis Siciliano sur « Bodily functions« . La musique se fait dès lors plus nuancée, plus intrigante et aussi plus touchante ; sentiment que l’on a raisonnablement pour « solace« , « Machine« , « I love my harbour » et surtout pour « Wait for my raccoon » . Sur ce dernier titre, Eva joue à la fildefériste sur des programmations organiques ; cela ferait presque oublier tout le reste. Presque…