Après une rétrospective acoustique, le groupe culte anglais revient à l'électrique pour un album 100% And Also The Trees. Mélancolique et ténébreux.
2009, le groupe anglais avait sorti une relecture acoustique de certains de ses morceaux les plus connus dans When the Rain come. Les titres d'And Also the Trees se prêtaient à pareil traitement et on pouvait craindre que les Anglais ne décident de rester dans ce côté débranché (eux qui n'ont dû être vraiment"branchés" que de 1983 à 1986). Cela aurait été dommage (d'où le"craindre") car depuis son premier single Shantell, And Also The Trees est un groupe qui s'épanouit dans l'électricité. Il faut dire que le son typique des Anglais doit beaucoup à la guitare de Justin Jones, une guitare réverbérée qui ressemble souvent à une mandoline électrifiée : l'instrumentiste a le chic pour la faire couver dans une brume toute victorienne derrière son chanteur de frère Simon-Huw Jones. Le jeu de Justin est ainsi un brillant tricotage mettant en avant l'interprétation (dans le sens presque théâtral du terme) de Simon pour des tableaux pré-raphaélites pour le moins raffinés. Cela donne des morceaux à la beauté immédiate et pourtant ornementée (The Women on the esturary, what 's lost find)
Avec Hunter not the Hunted, retour donc à l'électrique mais sans violence, sans montée de sève d'une passion trop longtemps contenue ; And Also The trees avait composé quelques uns de ses plus grands titres (Virus Meadow, Slow Pulse Boy) sur ce mode changeant et explosif. Peut-être que la tournée précédente en acoustique aura donné au groupe le goût de l'intimiste et cela s'en ressent aujourd'hui., Ce 12e album est cohérent quant à son humeur, une profonde mélancolie qui n'a d'égal que l'élégance naturelle du groupe. Dans la discographie du groupe, Hunter not the Hunted aurait pu sortir à la fin des années 80, après un Farewell to the shade ("Adieu à l'ombre") en forme de mensonge. Car finalement, And Also the trees n'aura fait que ça, une musique de l'ombre et vivre dans l'ombre de ses contemporains plus connus et plus célébrés. Cela n'empêche pas le groupe d'être intense : Only en ouverture, morceau passionné ; Bloodline se terminant dans l'ivresse d'une chanson à boire, un titre à l'âme slave qui n'aurait pas dépareillé chez Matt Elliott. Il faut dire que Simon Huw-Jones n'a jamais été aussi poignant, intense justement dans son interprétation des tourments de l'âme humaine. Ne passez pas à côté, And Also the Trees est un groupe précieux.