Après White Hinterland, Bowerbird, de Caroline du Nord, est un nouvel artiste marquant du label Dead Oceans. Dans le genre encombré du folk, fusse-t-il néo ou classique, le groupe emmené par Phil Moore se distingue de ses amis de genre musical. Acoustique comme beaucoup, Hymn for a dark horse se singularise peut-être par son instrumentation laissant une place de choix à l’accordéon faisant du quatuor un vrai groupe de saltimbanques. Il y a certes un piano droit Honky Tonk, un banjo, un violon, une guitare réglementaire, une contrebasse mais cet accordéon donne une touche encore plus bigarrée à un groupe qui ne demande pas mieux que colorer sa musique (in our talons et ses chœurs africains).
Peut-être que cet album se distingue aussi des autres car il émane de sa chair une joie diffuse mais bel et bien réelle. La voix de Phil Moore y est pour beaucoup : il est une sorte de Jeff Buckey gai comme un pinson (même dans les moments mélancoliques), d’Andrew Bird qui ne siffle pas, de chanteur tombé du nid sortant d’une vieille comédie musicale rurale. Mais tout son joyeux groupe distille une simplicité de ton et de manière qui force la sympathie. Et comme certains titres force le respect avec des mélodies bluffantes et une émotion palpable (Slow down). Alors, Beirut intime ? Hey Hey My My cool ? Cocoon rustique ? Moriarty de fin de soirée ? Un peu tout ça mais surtout Bowerbirds et on espère pour longtemps.