Ceci est l’histoire d’une victoire. Celle d’un groupe que personne ne voulait car chantant en anglais, contraint de se prendre en main et finalement dragué et signé par un label indé respectable (Le Village vert, label d’Autour de Lucie, Tue-Loup et Luke). Un groupe qui ne s’aventurait pas en dehors de Paris, faute de tourneur, et qui est devenu la révélation du Printemps de Bourges 2002. Fort d’un premier album succès surprise, Jack The Ripper n’est plus un groupe underground. Les parisiens profitent de ce nouveau statut et bénéficient de moyens de productions accrues. Malgré cette nouvelle donne, l’univers de Jack the Ripper ne change pas. Ils restent fidèles à leur vision d’un rock ténébreux entre Nick Cave, Tindersticks, Calexico et le cabaret version Kurt Weill. (Martha chanté en allemand permet à Arnaud de pratiquer ses divagations vocales expressionnistes). « I’m coming » s’inscrit totalement dans la continuité du précédent « Book of lies » allant jusqu’à reprendre le même artiste, Juarez Machado, pour la pochette. Les fans de Jack the Ripper se sentiront en terrain connu et retrouveront ainsi beaucoup de titres déjà consacrés en concert (The Astronaut of her majesty , bad lover…) et même le vieux Party in downtown (présent sur le premier EP) frénétique à souhait et au son presque live. Le groupe est tout heureux de faire partager, désormais au plus grand nombre, quelques unes de ses meilleures et plus anciennes pépites. Nous, on est heureux de toute façon car on profite égoïstement de nouveaux titres somptueux comme La femelle du requin ou So. Cet album, avec son titre en forme d’avertissement et de défi est bel et bien, celui d’une victoire. Plus par K.O. (il n’y a plus le choc du premier) mais aux points.