Section découverte : Imarhan. Jeune groupe touareg originaire de Tamanrasset qui promet de devenir un digne héritier de Tinariwen. Héritier oui, car l’assouf de ces derniers alimente leur premier album Imarhan, produit justement par le bassiste de Tinariwen. Innovateur aussi, un peu, eu égard à leur jeunesse qui apporte une fraîcheur certaine au son traditionnel touareg.
Comme leurs aînés, Imarhan dont le nom signifie "ceux dont je me soucie" en Tamasheq, utilisent cette langue ancestrale pour exprimer leurs expériences de vie dans le désert et les conditions difficiles que rencontrent les peuples touaregs.
L’album commence doucement avec "Tarha Tadagh" qui souffle une brise saharienne légère sur nos oreilles. "Tahabort" dont ils ont fait eux même le clip en filmant avec leurs téléphones portables nous enfonce les pieds dans le sable brûlant. Un petit montage psychédélique et hop on s’imagine au milieu des dunes, autours d’un feu et sirotant un bon thé à la menthe en compagnie de la jeunesse touareg. La tranquillité revient avec "Ibas Ichikkou" et "Idarchan Net", puis on se réveille délicatement avec "Assossamagh". Le morceau qui porte le nom du groupe, "Imarhan", finit de nous mettre debout et en transe grâce à ses rythmes lancinants. On se pose encore une fois et notre esprit vagabonde, sous un ciel étoilé, bercé par "Addounia Azdjazzaqat", puis on se laisse entraîner par la douce mélancolie de "Id Islegh" (je donnerai tout pour comprendre ce dont elle parle tellement elle me touche). Après cela, la guitare se fait audir de plus belle sur "Id Arodj N-inizdjam" avant l’intime épilogue "Alwak" (au revoir).
Même sous un soleil de plomb, un vent de fraîcheur envahît le grand Sahara. Point de frontières entre les déserts, ni entre guitares électriques et musique traditionnelle. Le blues touareg ne mourra pas de sitôt.