Répéré il y a quelques années par un Nowhere produit par Peter Deimel, Selam revient avec un nouvel album qui n’a rien à envier à son prédécesseur. Emmenés par l’ancien guitariste de Expérience (ici aussi chanteur) et le batteur de Psykup, les Toulousains savent battre le fer quand il s’agit de faire dans l’indie rock à guitares tendance 90’s. Into blisters into bits remplit son cahier des charges, hautement abrasif par moments, plus sensible à d’autres, (Cover me up, The Hole, impressionnant de finesse avec ses touches de piano et ses effets millimétrés), et toujours ou presque, traquant la mélodie derrière des contreforts heurtés (wrong is what with me ?, silent tribe). Selam utilise sa virilité en bonne, intelligence, sans avoir besoin d’en rajouter. Ce second album contient son lot de réussite, aussi quand il offre, dans un seul morceau, une palette de sentiment et d’énergie (Closer to you, watch the world, please). Et on n’aurait pas été étonnés que si, le groupe avait été américain, il soit signé chez Touch and Go à Chicago (Don Caballero), ou chez Dischord (Fugazi) à Washington. Il aurait été sans doute plus suivi par la critique et ne sortirait pas en catimini en autoproduction. Rageant.