Critique rédigée en mai 2018
Un cas plus que particulier pour le 47ème album studio du Taulier.
L'année 2011 est marquée par le retour de Johnny Hallyday au devant de la scène, après trois ans de pause médiatique dus à de sérieux problèmes de santé, période durant laquelle il a douloureusement frôlé la Mort. L'album en lui-même: Jamais seul, présente le début d'une collaboration avec l'acteur et musicien Yodelice (autrement appelé Maxim Nucci) qui durera jusqu'à son dernier album ; on y retrouve également Matthieu Chédid (ou -M-), producteur, parolier de plusieurs titres et musicien du disque.
L'album en lui-même, bien qu'ayant fait beaucoup parlé de lui à sa sortie en 2011, notamment grâce à son excentrique pochette présentant un Johnny triste et au corps marqué par ses tatouages de croix, reçoit un accueil critique global mitigé. et à juste titre. Alors que l'Idole des jeunes prévoyait de définitivement quitter la scène courant fin 2009, avec l'album Ça ne finira jamais sorti l'année précédente, elle maintient son succès durable avec un opus inégal.
Pourtant, un bon nombre de pistes sonne bien, en particulier les deux premières: Paul et Mick et Guitar Hero, rendant malicieusement hommage à trois icônes du rock des années 1960-70 que sont Paul McCartney, Mick Jagger et Jimi Hendrix... Nous y retrouvons pour notre (du moins, le mien) plus grand plaisir le Johnny connu durant dans les années 60-70, période durant laquelle sont sorties les inoubliables Rivière ouvre ton lit, La peur, Derrière l'amour et Ma gueule !
Puis, Dandy, Vous n'aurez pas ma peau et England, en duo avec ledit -M-, sont également très sympathiques. Du bon travail, honnête (Jade dort reflète Ô combien le titre de l'album est complètement adéquate à sa personnalité), qui va plaire à certains, et d’autres vont même adorer. Il est fait pour ceux qui veulent continuer à suivre les aventures de feu Jean-Philippe Smet dans l'univers de la chanson, faisant suite à ses cinquante ans de carrière.
La seconde partie de l'album s'éloigne complètement du style rock des quelques premiers morceaux pour laisser place à de la variété légère ; seulement, ce qui fait le problème majeur également assez présent sur l'opus Ma vérité (mais que j'apprécie malgré tout), entre autres parmi ses derniers: la plupart des mélodies sont belles, mais trop transparentes pour rester dans la tête, pour marquer (surtout les pistes Les herbes folles, Ces deux-là et Elle a mis de l'eau, complètement oubliables). C'est hélas un peu casse-gueule et, malgré la bonne volonté qui y est mis dans les paroles de certaines tracks (Jalousie, La douceur de vivre), les instrumentaux sont tellement basiques, voire plats, qu'on peine à y prêter attention.
Pour une première collaboration avec Yodelice, Johnny Hallyday aurait pu nous livrer mieux. Un opus clairement inférieur aux précédents (comme en témoigne les notes et les avis de presse) mais tout de même sympathique grâce aux trois premières pistes, les meilleures du disque. Mais tel un pied-de-nez à la Mort, celui-ci ne parvient pas à venir jusqu'au bout de son potentiel ; c'est heureusement en 2014 que sortira Rester vivant, considéré comme un nouvel espoir pour la fin de carrière de Johnny...