Cet album est plutôt bon.
Voilà, c’est dit. Depuis le début de sa carrière, on suivait le Biebs à distance, persuadé qu’il finirait sur les traces de son mentor Usher, c’est-à-dire dans un registre r’n’b sensualo-blingbling. C’est désormais chose faite. Après avoir joué les mini Usher (« Baby, baby, baby, oh! ») et les mini Jackson (le temps de chansons joliment référencées sur l’album « Believe »), le Biebs s’attaque à l’autre Justin de l’industrie musicale. En effet, de par son absence absolue de titre calibré radio et son ambiance plus Nespresso que Desperado (mention spéciale à « All That Matters » et « Change Me »), « Journals » se pose comme le petit frère prometteur mais inabouti de « The 20/20 Experience » de Timberlake. On pense également au regretté Craig David, samplé sur « Recovery », soit autant de références tout à fait appréciables. Si l’interprétation de Bieber (qui confond souvent mauvaise élocution et chant sensuel) n’est pas toujours à la hauteur des arrangements classieux qui l’enrobent, le tout est assez homogène –trop peut-être– pour permettre une écoute intégrale et d’une traite. Seuls les très bons « Roller Coaster » et « Confident » viennent rappeler l’ancien Bieber, celui qui n’avait aucune prétention musicale mais des tubes à la pelle. L’avenir de ce nouvel album dans les charts s’annonce moins glorieux que ses prédécesseurs, mais il se place indubitablement comme le meilleur de son interprète, et comme un bon album tout court.