Vous m'excuserez, mais quand j'écris une critique, j'aime bien raconter le contexte de la découverte de l'oeuvre :
On remonte en 2006, j'ai alors 16 ans, en seconde, et Quentin, un fada de metal, se pointe un matin et me passe un CD gravé en me disant : "Écoute-ça, mec. Tu verras, ça va te remuer." (Je sais qu'il ne lira jamais ces lignes mais je ne le remercierai jamais assez pour m'avoir donné ce CD, comme ça, sans pochette, déjà bourré de rayures parce qu'il l'avait transporté dans son Eastpack dégeulasse entre 2 feuilles de cours et 3 bics).
Le soir-même, en écoutant Keçkispasse ?, je ne comprends rien à ce que j'écoute, mais une chose est alors sûre : je déraille. Je prends un incroyable pied et suis totalement happé par le merveilleux bordel de cet album (qui pourtant à l'époque avait déjà 7 ans !).
Keçkispasse ?, c'est ça : un sombre et jouissif bordel hurlant, qui brise toute logique musicale du genre neo-metal en vous entraînant dans un délire de notes et de paroles dont seuls les Pleymo ont le secret.
Guitare ultra-saturées, basse folle (oh merci !), batterie claquante, et K-mar débitant ses imbuvables paroles n'ayant (presque, cherchez) ni queue ni tête, le tout est un infernal paradis pour les oreilles. Ah si, "queue", il y a. Ça parle pas mal de sexe au final, cet album.
Une ambiance sombre, faisant allègrement penser à une usine désaffectée, palais de tout ce qu'il y aurait de plus étrange et bizarre dans notre monde, Keçkispasse se résume en un titre : Nawak.
Oui, c'est n'importe quoi, cet album, et c'est ça qui le rend si unique.