Derrière ce nom surréaliste, se cache Mathieu Lozinguez, le guitariste des post-rockeurs noiseux de Mélatonine. Avec ce projet solo, changement d'ambiance. Imaginez un univers de sampler, de groovebox, de synthés) de la part de quelqu'un qui a dû être bercer par la coldwave mais qui depuis à trouver en Autechre une autre manière de produire des sons et en DJ Shadow ou Boards of Canada (IG) une autre façon de de les agencer. Sur ce terrain, King Kong was a Cat ressemble carrément à Laudanum, un autre électronicien à la base guitariste qui arrive à créer des ambiances oppressantes ou plus ambivalentes (la sérénade synthétique Nova, l'arabisant technoïde Mouskarum) sans guitares ou presque.
Dress semble reprendre la nappe inaugurale de A Forest de Cure, tout en la malaxant dans tous les sens. King K. pourrait être un remix électronique possible à un titre de NIN. L'important chez KKWAC est souvent le son en soi, celui qui crée des climats illico presto. Pas besoin dès lors de modernité et une simple scie musicale (Systeme 21) et un orgue de Dracula (Believe me) feront très bien l'affaire. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'avec beaucoup de second degrés, le Messin sample des dialogues de vieux films d'épouvantes, terrains alors propices à l'expérimentation sonore (Rats, believe me). Et comme une surprise n'arrive seul, KKWAC arrive même à nous émouvoir avec mélodica et guitare acoustique sur Do you mind. Plus que recommandable.