Deux idées à avoir sur la « hype ». 1- La hype est cyclique et éclaire épisodiquement un genre musical pour s’en détourner quelques mois plus tard. En attendant la prochaine vague. 2- la hype, dans sa grande injustice, ne glorifie que quelques groupes mais permet, dans sa magnanimité, à d’autres suiveurs d’émerger, voire de grappiller quelques miettes de célébrité. Plus l’ampleur du phénomène est importante et plus la hype peut devenir une vraie mode.
Aujourd’hui, l’heure est au post-punk, une tendance qui perdure mais en intégrant de plus en plus de machines discomobiles. Un constat qui prouve que les rockeurs aiment aussi danser en boîtes de nuit et Klaxons, The Rapture ou Who Made Who leur permet de devenir des as du dancefloor. On peut appeler cette tendance du discopunk ou nu-rave, un terme galvaudé puisque le même genre d’énergie électrique existait bien avant que le terme « rave » ne soit inventé.
C’était donc le cas à l’époque de Happy Mondays il y a 15 ans ou de A Certain Ratio ou de Talking Heads il y a 25 ans. Les Ecossais de Shit Disco, compatriotes de Franz Ferdinand, profitent de cette mode passagère et méritent sans doute plus que leur statut de second couteau. Faire valoir de Klaxons et de Rapture pour la tournée des deux groupes du moment, le jeune groupe parvient à rendre sexy les fondamentaux du genre : la sécheresse de Joy Division ou la froideur de Cure. Et si certains titres ne sont faits que pour rendre hystérique les gamins branchés en jean slim (I know kung fu fait le même service minimum que le brio - sic), d’autres révèlent une exigence mélodique plus soutenue (Dream of infinity). Album sans surprise, pur produit de son époque, Kingdom of Fear est aussi une bonne machine de guerre pour finir en nage au milieu d’une joyeuse bande de fêtard.