Juste un instantané : Kate Stables rappelée sur scène à la fin d’un concert de Moriarty – pour lequel elle avait ouvert 2h plus tôt - et la jeune femme venant sur scène un bébé dans les bras. This is the Kit – son nom d’artiste – est à l’image de sa musique : sans chichis, directe et profondément touchante. Krulle Bol est ainsi fait : d’une voix qui vous parle à l’oreille pour tournoyer ensuite dans l’air et de bois brut, beaucoup de bois. Son folk britannique évoque la verte campagne, les ruines d’une église romane, le vent léger en haut d’une falaise. On est empli d’un sentiment de plénitude (Birchwood beaker, two wooden spoons). La jeune femme s’exprime seule avec sa guitare ou son banjo, aidée parfois par son compagnon Jesse Vernon (Morning star) tournant autour de la belle et nourrissant sa musique de petites touches extérieures : un violon gracile, une percussion sur peau, une deuxième guitare qui butine. John Parish, collaborateur privilégié de PJ Harvey, est à la prise de son et à l’écoute de chaque nuance. Sous son influence, Kate s’électrise un peu (Shared out, plus rêche ; Moths, plus américain) évoquant dès lors une PJ d’après tempête. Quand le dépouillement devient pureté. Moriarty adore, nous aussi.