A l'orée des années 90, les Objets avaient su se faire leur petite place dans la vague naissante d'alors, celle d'une nouvelle pop française. Ils étaient deux, Jérôme (devenu par la suite Ignatus) et Oliver dont on était à peu près sans nouvelles. Le bonhomme n'était pourtant pas resté inactif, faisant de la musique pour lui et pour les autres (Jean-François Coen, Prudence, Katerine...). Mais son occupation principale devint rapidement de monter un Conte musical pour adultes. Comme le projet était jugé saugrenu (à moins de s'appeler Presgurvic ou Cocciante...) et comme celui-ci nécessitait 7 voix, "L'héroïne au bain" a mis pas moins de 7 ans à se concrétiser. On ne sera pas étonnés de retrouver des amis de Libaux : Dalcan, Katerine, Doriand, Lio Ludovic Triaire et surtout Helena Noguerra (dans le rôle de l'Héroïne).Vous imaginez bien que ce conte se démarque de ceux qui trustent le petit écran. Le discours est moins niais (il est ici question d'anthropophage, de positions coquines... même si tout reste convenable et léger). Et surtout la production est moins ampoulée que pour les "10 Commandements" et consorts. Libaux utilise des cordes et des vents délicats associés à des synthés cheap : ce minimalisme orchestré ne manque pas de charme. La chanson-titre par Helena et Katerine rappelle Autour de Lucie dans sa prime jeunesse. Bienvenue chanté par Dalcan rappelle le meilleur de... Dalcan. Les instrumentaux qui servent d'intermèdes entre les parties chantées multiplient les arrangements mais gardent le même thème : résultat, on a le sentiment de suivre bel et bien une seule et même histoire Mais_et c'est un constat douloureux, même avec les meilleures intentions, même avec ce casting, certains titres sonnent néanmoins comme Emilie Jolie ou pire Starmania (Le tube, vrai couac). Difficile de sortir de là, tout comme de faire l'impasse sur Jacques Demy (La recette de l'amour évoque par le titre et le sujet le Cake d'amour de "Peau d'ane"). On aurait aimé encore plus un projet si distrayant.