Les majors lachent facilement leurs groupes de Rock. Comme Kaolin, Subway a vu son contrat se terminer plus prématurément que prévu avec Universal. Cela a porté bonheur aux premiers (disque d'or), cela en sera peut-être de même aux secondes. Subway est déjà un vieux groupe mais l'arrivée de ce quatrième album avec une chanteuse complétement en phase avec la musique du groupe, cela ressemble à nouveau départ. Amanda, c'est son prénom, domine son sujet avec beaucoup de charisme, alternant chant-parlé, chant tout court et cris (un peu à la manière d'Agora Fidelio ou de Cantat). Elle est pour beaucoup dans l'impact de l'album mais pas que. Derrière, les autres filles rockent, sans fioritures mais aussi avec goût.
Et cela fonctionne plutôt bien, il est même dur de résister au gimmick post-punk de Ces mots-là ou à la furie de Kitchen Floor (seul titre en anglais). Certains titres sont un peu clichés comme Paris (normal c'est le single). Subway n'est pas à comparer à leurs compagnes de même sexe, les pitoyables Plasticines mais plutôt à rapprocher de toute la lignée ayant suivi Noir Désir, Luke, Eiffel et encore plus Mobil Session Team (ce dernier étant meilleur que les deux autres pourtant plus largement connus). Pas la famille la plus essentielle mais pas la plus infréquentable non plus avec une toujours rage bien réelle et une énergie rock non feintes. On leur préférera peut-être Mademoiselle K, autre fille qui en a et qui sait manier la guitare, mais Subway réaffirme une certaine qualité rock bien française.