On dit souvent que le troisième album est une étape essentielle pour un groupe. Après un premier opus composé comme un best of de morceaux écrits sur une longue période, et un deuxième, souvent bicéphale, moitié "solde de tout compte," moitié "nouveau morceau", le troisième représente bel et bien un nouveau départ , l'affirmation d'un groupe que l'on espère enfin mature. Plus cohérent, le groupe entérine dès lors un style qui lui est propre. Beaucoup d'enjeu pour ceux qui ont déjà la chance d'arriver au troisième album. Jack The Ripper a désormais un esprit bien à lui, une musique affranchie de la pesante parenté de Nick Cave. 7 musiciens, violon et trompette compris, unis dans l'élaboration d'une musique habitée, aux ambiances aussi complexes que celles de Misery is Butterfly de Blonde Redhead.
Quelques incartades folk anglais par ci, quelques éléments pris dans la vénérable et classique Ecole Française par là. On retrouve le groupe qui avait joué en première partie d'And Also the Trees, il y a presque 10 ans ; cette décadence dandy que d'aucuns ont appelé "Cabaret Rock" (une formule adaptée à l'interprétation pour ne pas dire l'incarnation d'Arnaud). Tous ses éléments étaient déjà là avec Book of Lies et I'm coming, leur début de discographie, que pourrait déjà leur envier tout groupe Britannique. Mais ladies firts représente la quintessence de Jack The Ripper, une vraie œuvre qui dure le temps d'un album, des histoires racontées avec une ferveur incomparable. Jack The Ripper au sommet de sa carrière ?